Depuis plusieurs années, une prise de conscience collective pousse les consommateurs à se tourner vers des produits plus responsables d’un point de vue écologique, optant pour des produits moins transformés et provenant d’une production locale. Le marché des boissons alcoolisées n’y fait pas exception, notamment le monde de la viticulture.
Cependant, il est légitime de se demander si le vin bio est un effet de mode, ou une tendance globale qui va transformer le monde de la viticulture. Nous vous livrons dans cet article quelques éléments de réponse.
Le vin bio, un marché en pleine expansion
Durant les dernières années, la demande de vin traditionnel en France diminue. Cette diminution est due en partie à la prise de conscience collective, notamment des jeunes générations, sur la santé et la consommation d’alcool. A contrario, le marché du vin bio est en pleine progression, avec une croissance de plus de 10% par an. Le marché devrait même atteindre les 17 millions de caisses vendues en 2022.
Le vin bio est donc de plus en plus ancré dans la consommation des français, avec un marché en expansion constante depuis près de 10 ans. On semble d’ailleurs dépasser la simple mode, avec les plus grandes maisons bourguignonnes et bordelaises qui se mettent désormais à ce type de production.
Quelle différence avec le vin traditionnel ?
Comme les autres marchés alimentaires, le marché du vin bio est très réglementé, et orné de différents labels. Le label le plus sûr et le label bio européen. Pour cela les producteurs doivent respecter différentes réglementations, tant dans la vinification que dans la viticulture. Par exemple, ils doivent limiter les intrants durant la vinification, et n’utiliser aucun produit chimique pendant la pousse des raisins. Les sols ainsi que les pieds de vignes sont donc préservés des produits chimiques et autres engrais.
D’un point de vue du goût en bouche, les vins biologiques ont généralement un goût plus fruité, sucré et floral dus à l’absence de produits chimiques. Aujourd’hui, il existe de très bons vins bio, qui rivalisent en termes de qualité avec les plus grands vins traditionnels.
Les freins au développement du vin bio
Si le vin bio gagne du terrain chaque année, il est encore loin de remplacer son homologue traditionnel, car la production de ce type de vin est limitée par différents freins et plafonds de verre. Le premier frein réside en l’absence de produits chimiques. Sans ces engrais et protections, les pieds de vignes et les raisins sont davantage exposés aux éléments extérieurs comme la météo ou les insectes. Les récoltes sont donc assez aléatoires et les producteurs doivent faire le choix de s’asseoir potentiellement sur une partie de leur production.
Le second problème réside dans les rendements de ce type de viticulture. Comme la récolte est souvent aléatoire, les volumes produits sont bien plus faibles qu’avec une viticulture traditionnelle. Par conséquent, le prix se ressent à l’achat. Aujourd’hui le vin bio ne représente que 3% du marché, et sans une augmentation du pouvoir d’achat des consommateurs, le vin bio restera probablement un marché de niche.